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Cancer du col de l'utérus

Auteur : Charlotte TRENDEL (journaliste scientifique)
Date de publication : 01/01/2023
Tags : Santé

Une maladie qui peut être évitée.

Saviez-vous que la plupart des cancers du col de l’utérus pourraient être prévenus grâce au dépistage ou à la vaccination ? Si vous avez entre 11 et 65 ans, vous êtes concernées. Explications.

Le cancer du col de l’utérus est généralement dû à l’infection persistante par un virus HPV (ou papillomavirus). Il se développe au niveau de la partie basse de l’utérus, niché au fond du vagin. En France, environ 3000 femmes* sont diagnostiquées chaque année, le plus souvent entre 40 et 50 ans. Elles pourraient être moins nombreuses si la vaccination contre le HPV et le dépistage du cancer du col étaient plus répandus. 

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TOUTES CONCERNÉES

Les HPV sont des virus courants et très contagieux :
80% d’entre nous, homme ou femme, serons infectés par un ou plusieurs HPV au cours de notre vie ! Logés au niveau des parties génitales, du périnée, de l’anus, de la bouche ou de la gorge, ils se transmettent dès le début de la vie sexuelle, et ce quelle que soit la nature des rapports ou l’utilisation de préservatifs.
Heureusement, toutes ces infections ne sont pas dangereuses : 90% d’entre elles guérissent sans traitement et seuls 12 des 200 types d’HPV connus sont capables d’induire un cancer. Mais pour les femmes chez lesquelles l’infection par un HPV cancérogène persiste, le risque est réel. 

DES SYMPTÔMES TARDIFS

Il faut plusieurs années pour qu’une infection chronique par HPV provoque l’apparition de lésions pré-cancéreuses qui, à leur tour, peuvent se transformer en cancer. Durant cette période, il n’y a généralement aucun symptôme. C’est durant l’évolution du cancer que les premiers signes apparaissent progressivement, comme des saignements ou des douleurs au cours des rapports sexuels, des écoulements vaginaux inhabituels et persistants, des douleurs dans le bas du ventre ou du dos... Tout symptôme suspect doit vous amener à consulter. Car plus la maladie est avancée, plus les chances de guérison diminuent. 

PAR DÉPISTAGE OU PAR VACCINATION, ON PEUT ÉVITER LA MALADIE

Heureusement, il existe deux méthodes efficaces pour lutter contre la maladie :

· La vaccination. Le vaccin anti-HPV cible 7 HPV à haut risque et 2 responsables de verrues génitales. Il est recommandé aux jeunes filles de 11 à 14 ans, et peut être envisagé jusqu’à l’âge de 19 ans, si possible avant que la vie sexuelle n’ait débuté.

· Le dépistage. Il consiste à prélever des cellules du col à l’aide d’une petite spatule lors d’un examen gynécologique. Selon votre âge, il recherchera la présence d’un virus HPV à haut risque ou bien celle de lésions précancéreuses ou cancéreuses. Le dépistage est recommandé à partir de 25 ans. Après deux dépistages normaux réalisés à 1 an d’intervalle, un dépistage tous les 3 ans suffit. Ensuite, à l’âge de 30 ans, si un nouveau dépistage confirme l’absence d’un HPV à haut risque, le délai entre deux tests passe à 5 ans. Ils sont recommandés jusqu’à l’âge de 65 ans. Attention, un résultat positif à l’un ou l’autre de ces tests ne signifie pas obligatoirement la présence d’un cancer : il impose toutefois la conduite de nouveaux examens qui vous seront expliqués par votre médecin. 

Chacune de ces méthodes ne protégeant pas complètement contre le risque de cancer, il faut faire un dépistage régulier même si l’on est vaccinées. C’est important : on pourrait ainsi éviter la plupart des cas de cancer du col de l’utérus ! 

HPV, ENNEMI CANCÉROGÈNE N°1 

Les HPV à haut risque ne provoquent pas seulement des cancers du col de l’utérus mais aussi des tumeurs au niveau de la vulve, de l’anus, du pharynx ou du pénis. Se vacciner, c’est lutter contre ces maladies qui ne sont pas toutes réservées aux femmes : un quart des cancers dus aux HPV surviennent chez les hommes. C’est pour cela que la vaccination est aujourd’hui recommandée aux jeunes garçons de 11 à 19 ans.

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