Largement sous-diagnostiquée, l’apnée du sommeil concernerait près de 2,5 millions de Français alors que seuls 700 000 sont aujourd’hui appareillés d’une Machine à pression positive continue. Cette pathologie pourtant très invalidante n’est toujours pas reconnue comme une affection de longue durée (ALD). On estime qu’aujourd’hui plus d’un million de personnes pourraient être appareillées. Le point avec Jocelyn Dupuy, expert national respiratoire chez Alcura.
Vous vous sentez fatigué(e) malgré une nuit de sommeil ? Vous êtes victime de somnolences pendant la journée ? De maux de tête au réveil ? Avez-vous pensé au syndrome de l’apnée du sommeil ? L'apnée obstructive du sommeil se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration pendant le sommeil. En cause : un relâchement de la langue et des muscles de la gorge qui bloquent complètement « situation d’Apnée » ou à 50% « situation d’Hypopnée » le passage de l’air. «Il s’agit de pauses respiratoires de 10 à 30 secondes pouvant se répéter plus de dix fois par heure et accompagnées de micro-éveils lors de la reprise de la respiration» précise Jocelyn Dupuy. « Le sommeil n’est alors jamais vraiment réparateur, avec des conséquences néfastes sur la qualité de vie et sur la santé.» En particulier : des risques accrus de maladies cardiovasculaires, de dépression, d’accidents professionnels ou domestiques.
Premier niveau de dépistage en pharmacie
L’apnée du sommeil est donc une affection potentiellement grave qu’il faut prendre très au sérieux. La grande majorité des personnes qui en souffrent ne le savent pas ! «C’est souvent le conjoint qui remarque les arrêts respiratoires et entend les ronflements sonores discontinus », note Jocelyn Dupuy. Parmi les symptômes : fatigue importante, maux de tête, irritabilité, troubles de la concentration. Si vous vous reconnaissez ? Parlez-en à votre pharmacien, il vous apportera les conseils adaptés et pourra vous aider à effectuer un premier niveau de dépistage à l’aide d’un questionnaire qui évalue le risque d’endormissement dans la journée : « l’échelle d’Epworth». Vous arrive-t-il de vous assoupir en lisant ? Devant la télévision ? Au volant d’une voiture ? «Un résultat supérieur à 15 (sur une échelle de 0 à 24) attestera d’une somnolence importante» reprend Jocelyn Dupuy. En complément de ce questionnaire, « un appareil de comptage des arrêts respiratoires pourra être fourni en pharmacie ». En fonction des résultats de ces outils de pré-diagnostic, votre pharmacien vous dirigera vers votre médecin généraliste, qui pourra vous orienter vers un spécialiste.
Maintenir le lien avec votre pharmacien
Le diagnostic final réalisé par un médecin repose sur un enregistrement nocturne des signaux respiratoires et des variables physiologiques du patient à son domicile : cet outil de mesure s’appelle la polygraphie ventilatoire ou polysomnographie. En fonction des résultats, le médecin pourra recommander la mise en place d’une PPC. La ventilation à pression positive continue ou PPC constituée d’un compresseur délivrant de l’air sous pression permet, par l’intermédiaire d’un masque placé sur le nez, de maintenir les voies aériennes supérieures ouvertes et d’empêcher ainsi les arrêts respiratoires et les ronflements. Votre pharmacien Pharmabest pourra vous accompagner pour la mise en place de cet appareillage, ceci grâce à son partenaire Alcura (prestataire de soin à domicile).
«Alcura assure l’installation du dispositif, veille à la bonne observance du traitement et assure le suivi au domicile du patient. Il informe à chaque étape le médecin prescripteur et communique les éléments au pharmacien » souligne Jocelyn Dupuy. Cette interface est essentielle au suivi du traitement et permet d’alerter le patient quant à la délivrance de certains médicaments influant sur l’état métabolique et pouvant perturber l’efficacité du dispositif comme les somnifères ou les antidépresseurs. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à solliciter les conseils de votre pharmacien...
LE SAVIEZ-VOUS 1 à 4 % c'est la partie de la population des pays développés touchée par l'apnée obstructive.
EN BREF
Tout le monde fait de l’apnée du sommeil, toutefois pour être appareillé, l’enregistrement polygraphique doit montrer que le patient fait plus de 30 apnées ou hypopnées par heure pendant son sommeil. Certaines apnées peuvent même durer plus d’une minute ! Pour un traitement efficace sous PPC, il est reconnu une utilisation minimum de 4 heures / nuit.