Tout le monde a souri devant « Rain Man ». Tout le monde a été ému devant « Forest Gump ». Et nous sommes nombreux à avoir regardé « Je suis Sam » ou « Le goût des Merveilles ». Mais finalement que sait-on vraiment de ce trouble de l’autisme ?
C’était un trouble méconnu qui évoquait tout de suite un enfant enfermé dans une forteresse de silence. C’est devenu une cause nationale, où les associations de parents se mobilisent et proposent un regard nouveau sur ce que certains appellent à tort une épidémie. A vrai dire, si le nombre d’enfants autistes est plus élevé qu’autrefois, c’est tout simplement grâce aux progrès du diagnostic qui permet une détection précoce des cas et leur prise en charge rapide.
Un diagnostic en 3 points.
L’autisme se caractérise par 3 indicateurs qui se combinent à des niveaux différents : des stéréotypies, un trouble du langage et une gêne dans les relations sociales.
• Les stéréotypies, ce sont ces rituels caractéristiques, ces mouvements très répétitifs comme faire tourner un objet sur lui-même ou répéter plusieurs fois la même phrase. C’est aussi, parfois, une passion obsessionnelle pour un sujet précis : les volcans, les plantes. L’enfant développe alors un savoir encyclopédique qui dépasse souvent l’entendement de son entourage.
• Le trouble du langage va d’une simple difficulté à choisir ses mots jusqu’à un silence total, en passant par toutes les formes de ton monocorde ou de construction de phrases compliquées.
• Les difficultés sociales, autre élément caractéristique de l’autisme, peuvent aller d’une absence d’interaction à des comportements inappropriés, comme par exemple utiliser l’autre comme un prolongement de soi-même. L’enfant prend votre main pour se saisir d’un objet. Dans les cas légers, c’est-à-dire sans retard intellectuel et sans difficulté de langage, ce trouble social peut se résumer à montrer peu d’intérêt pour les autres.
Plusieurs solutions, pour un même espoir.
L’autisme peut être pris en charge et des progrès sont accessibles à la plupart des enfants touchés, à condition bien-sûr d’une prise en charge complète et attentive des besoins et du fonctionnement de chaque enfant. Par exemple, de plus en plus de soignants utilisent les intérêts particuliers de l’enfant pour approfondir une relation, entamer un dialogue. De même, partir du vécu et de l’intérêt de l’enfant est un passage obligé quand on cherche à mieux lui faire comprendre le monde qui l’entoure… Et dont il fait partie.
Mieux connaître l’enfant autiste, c’est aussi mieux le comprendre, et mieux l’accepter. Un préalable indispensable pour l’aider à ne pas s’enfermer dans des manifestations comportementales inappropriées et très handicapantes pour sa vie sociale. À ce jour il n’y a pas de « solutions miracles » à l’autisme, mais un accompagnement volontaire de chaque enfant donne aujourd’hui des résultats que l'on n'osait pas encore imaginer il y a quelques années.
Quand s’inquiéter ?
Il faut rappeler que chaque enfant est différent, et bien des parents peuvent s’inquiéter de ce qui leur semble être un retard ou une différence chez leur enfant. En matière d’autisme, on commence réellement à s’inquiéter quand l’enfant ne babille toujours pas à 1 an ou qu’il n’a pas encore intégré quelques gestes de base comme saluer de la main par exemple. De même, l’enfant mérite une attention particulière si l’apprentissage de la parole n’a pas encore débuté à 16 mois. Dans tous les cas, une visite chez le médecin est la meilleure réponse à un doute, car l’autisme, comme beaucoup de troubles du développement, nécessite une prise en charge précoce sur le plan médical comme sur le plan éducatif.
Le best conseil du pharmacien : Les parents ne sont en aucun cas en cause dans l’émergence du trouble et leur implication dans la prise en charge doit être d’autant plus recherchée qu’ils sont par nature les premiers éducateurs de leur enfant.